Dernier périple de Sirénade avant de rejoindre son port d’attache.

 

Le passage de relais a eu lieu à Paimpol (Pempoull en breton) avec l’équipage Doume autour d’un apéro d’accueil et d’une choucroute (mais si !!) apportée par l’équipage entrant. Paimpol, autrefois hôte de l’Ecole Nationale de la Marine Marchande et plus connue maintenant pour son coco !! Quelle déchéance ! Le temps d’aller avitailler au Centre Leclerc pour au moins 2 mois (notre Chef de Bord étant soit très prudent OU connaissant la réputation et habitudes de son équipage…) Les intéressé(e)s se reconnaîtront !

 

Destination : les îles anglo-normandes ; laquelle me direz-vous ? Serq, Aurigny ? Aurigny, Serq ? Le suspense dura tout le temps de cette navigation de nuit pour aboutir à la frustration d’un des équipiers pour qui Serq « voulait dire beaucoup », mais il « était libre » et malgré la rancœur qu’il a gardée jusqu’au Havre, « il était heureux d’être là malgré tout ».

 

Bref, le chef de bord a toujours raison. Ce sera Aurigny !

Temps beau, vent portant pour un 5 à 7 (nœuds bien sûr) de croisière bien établi, le soleil disant à la lune : « Que fais-tu sur l’horizon ? Il est bien tard, à la brune, Pour sortir de sa maison… » (Théophile Gautier). Spectacle nocturne garanti.

Puis pétole, dérive, zig-zag… la lune n’étant plus du bon côté !! Réveil du chef de bord, moteur… ! Si j’avais su, je ne l’aurais pas réveillé !! Arrivée à Aurigny (Alderney en anglais) au petit matin sous une pluie battante, horizontale même et des rafales force 7… (La vengeance probablement du Chef de Bord d’une nuit écourtée) ! Aurigny, l’austère, la grise, la refroidissante, celle qui vous dit quand vous la voyez  « you are not welcome » !! La météo expliquerait-elle ces premières impressions ?

 

Il faut savoir qu’Aldernay était appelée par les allemands durant la guerre « l’île Adolf », du prénom donné par ce dernier. 4 camps de concentration y furent construits…Bref, un passé peu glorieux remis au goût du jour par ses fêtes du début août organisées dans des bunkers abandonnés (les « bunkers parties »). Quand l’histoire nous rattrape.

 

Avant la visite d’Alderney  et  d’un « down town » desert (pour cause dimanche) et d’une « dégustation » de fish and chips dans un pub froid et humide, l’équipage s’était endormi comme un baby…tellement bien que la douane anglaise s’introduit sur Sirénade sans être dérangée par un de ses occupants pour déposer, délicatement ou pas,  sur la table à cartes un formulaire nous réclamant le droit de passage (en £ uniquement) et nos «  Identitätspapier » ! (je termine là toute référence à l’histoire).

 

Départ le lendemain 6 heures toujours pour rallier Saint-Vaast la Hougue ! Conditions semblables à celles de notre arrivée, agitées… Bye-Bye Aurigny, see you never !!

 

Grosse navigation et temps clément dans le port accueillant de SVLH jusqu’au diner. Passage auparavant obligatoire chez Gosselin, « the place to be » ! Et en avant pour une deuxième navigation de nuit, direction Ouistreham (enfin, c’est ce qu’on croyait) ! Conditions idéales ; tellement bonnes qu’elles ont permis à David d’assister (je dis bien assister) à l’envoi du spi, en pleine nuit, sur des airs nostalgiques de Supertramp et des Rolling Stones !

 

Re-pétole dans la nuit, moteur, et décision de rejoindre Le Havre en zappant l’escale d’Ouistreham.

 

200 milles en 2 nuits et 1 journée !

On repart quand, David ?

 

Jean-Christophe