Les héros se lèvent tôt, 4h30, pour moi c’est une violence,  et se lancent sur la houle par cette nuit de décembre, sans nuage, par un beau clair de lune et une température voisine de zéro.

Ma grande inquiétude est le froid alors, pour le haut,  un Damart,  un  tee-shirt sans manche, un avec,  une polaire légère une autre bien épaisse, la veste de quart, pour le bas, à peine moins, et mes bottes du père noël. L’ensemble a été presque suffisant.

Heureusement le parcours est exceptionnel. Même les usines odorantes illuminées façon arbre de noël sont belles, alors évidemment, les ponts de Normandie, Tancarville, Brotonne, les chaumières de vieux port,  les châteaux, les petites villes : c’est à couper le souffle.

Pour le froid, c’est réglé, pour la frousse aussi, les chefs de bord ont potassé marées et courants et s’arrêtent à Caudebec, il est midi, le soleil brille mais le courant ne nous permettra pas d’arriver à Rouen avant le coucher du soleil qui interdit notre navigation sur la Seine.

Donc escale à Caudebec.

Pour la faim et le reste, il y a tout ce qu’il faut, le nécessaire et la fantaisie, merci,  Pierre, Claude,  pour le sanglier, les bulles  etc ….   merci   Jean Luc, Gabriel,  pour le chameau si utile mais qui parfois  ne veux plus avancer, du grand art quoi !

Donc maintenant les bateaux sont à Rouen, bassin Saint Gervais,    yaplus qu’à …..

Ce sera tous les samedis (ou presque, voir le tableau    http://doodle.com/p93g48kfscc9v9is )

Jean Louis Varet.

 

 
Cher Gilles,
 
Samedi, c'était la Toussaint. Alors, j'étais très heureux d'avoir embarqué à mon bord, un équipage, même réduit de deux navigateurs, dont un que tu avais suivi pour le nommer chef de bord.
J'ai pensé à toi, qui m'avais entretenu, bichonné, avec ma copine Sirénade. Certes, je commence à accuser quelques milles au compteur, mais je reste bien vaillante et j'ai décidé de taquiner mon petit équipage.
Tu sais, dans Mer Amitié, il y a Mer, et Amitié. Les deux loustics embarqués ne se connaissaient pas, mais la magie de la promiscuité de mon bord, leur a permis de faire connaissance et de partager deux belles journées. Mais après l'Amitié, il y a la Mer, et là, j'avoue que je souris encore....
D'abord, toutes les heures, le cross Jobourg annonçait un avis de grand frais pour le lendemain, avec un ton neutre et martial, qui te donne envie de rester au port. Tu aurais vu ces deux marins, dont surtout le chef de bord, se connectant à Metéo Consult pour vérifier l'évolution de cet avis de grand frais. Tu devais bien rire de là haut.
Samedi, ils m'ont revêtue de toute ma garde robe. Ils ont sorti ma robe de soirée orange, pour vérifier son gréement. Mais tu sais bien, toi, que cette robe orange, est particulière et qu'il faut sans doute les mains expertes de Gabriel, pour l'ajuster. Mes deux marins ont constaté leur échec, et l'ont repliée avec beaucoup de soin.
Le soir, avant l'écluse de Ouistreham, je les ai promenés dans la baie de l'Orne, superbe avec son éclairage du soir orangé. Ils sont allés loin dans cette baie ou je vais rarement. J'étais heureuse de filer dans le silence, devant Salenelles.
 
Dimanche, mes deux compères se sont levés tôt, et ont préparé leur sandwich. Pour l'écluse de sortie, ils prennent l'horaire du Marin Breton, tu sais, ce livre avec tout un tas de maximes rigolotes. Sauf que l'horaire de sortie du livre, n'est pas le bon.... Ils voulaient prendre la dernière écluse, et tu aurais vu l'inquiétude du chef de Bord, qui se demandait s'il ne l'avait pas ratée, cette dernière écluse. Il avait vite calculé que si l'écluse avait été ratée, ils étaient bons pour une nav'de nuit jusqu'au Havre Dimanche soir... Il appelle fiévreusement l'éclusier sur le 74, qui lui annonce une prochaine écluse dans une heure et quart.... Ouf....
 
Les bons horaire des écluses, c'est sur le site Internet du port...mais ça, ils ne le savaient pas.
 
Tu sais, ils m'ont préparés avant de partir. J'étais bien bien rangée. Ils m'avaient même préparé le ris n°3. Dans l'écluse, il n'y avait que moi. J'avais de la place et j'étais très fière de montrer que même avec ma petite taille, j'allais rejoindre ma copine la mer.
Sitôt sortis, ils tentent de me propulser avec un ris n°2, et là, je leur ai fait une première farce avec mon copain le vent. (A moins que ce soit toi qui voulait les taquiner). Voilà qu'ils partent au tas. Prudemment, ils réduisent  encore ma voilure au ris n°3. Me voilà peu couverte, presque en bikini, avec une GV fortement réduite, et un génois roulé en partie. Ils n'ont pas osé le topless, heureusement, j'en aurais rougi.
 
Je filais mes sept noeuds et demi. C'était sympa.
Je voulais rincer aussi mon pont et mes voiles, alors mes deux marins ont dû sortir leur capuche quand une averse leur est tombée dessus.
 
J'étais tellement en forme, que je serais rentrée trop tôt au Havre. Alors, ils m'ont fait faire du rab, en se détournant vers Deauville, puis me faisant de nouveau traverser la zone d'attente des cargos. Là, je les ai secoués un peu. La houle était bien formée et dans un surf, j'atteignais les 10 noeuds et demi.
J'ai même fait la course avec un cargo, dans le chenal. J'ai perdu mais j'étais contente d'avoir ramené mes deux marins à bon port, et d'avoir pu te dédier ce week-end. Tu ne viendras plus me nettoyer les fonds à Rouen, ni former de futurs seconds, mais je sais que là où tu es, tu veilles sur ta famille. Prends soin d'eux!
 
Quant à nous, ma copine Sirénade et moi, d'autres personnes prennent bien soin de nous, je le sens bien. Ne t'inquiète pas.
 
Philippe.
 
 

Nous n'étions pas nombreux à être inscrits sur les fiches de la coordination pour naviguer ce week end sur Lady vague.

Que cela ne tienne !

 Pourquoi pas, une navigation  en équipage réduit  (à deux) ! Surtout avec la météo annoncée.

C'est donc dans ces conditions que nous sortons du port du Havre, Samedi, en fin de matinée au côté de Sirénade pour se diriger vers le cap d'Antifer puis le port de Fécamp. Après avoir joué avec le vent et le courant, c'est en fin d'après-midi que nous nous amarrons au ponton visiteur du port de Fécamp .                                                                               

La soirée fût consacrée à discuter avec l'équipage de Sirénade de la meilleure stratégie  possible pour la route du retour avant de passer une longue nuit réparatrice (vive l'heure d'hiver !)

C'est sous un pâle soleil et une mer belle que nous prenons le chemin du retour, un timide souffle nous porte au Sud bientôt remplacé par les 20 chevaux du moteur .

C'est presque à la nuit tombée que Lady Vague rejoint  son port d'attache (surprenante heure d'hiver !)

Arnaud

Ce week-end, nous avions un peu l’esprit ailleurs, alors nous avons peut-être regardé différemment le monde qui nous entoure, plus sensible encore à des couleurs ou des ambiances.

Le rouge flamboyant de notre spi en remontant vers Fécamp, s’ébrouant à chaque empannage pour rester sur la route.

Le blanc éclatant des falaises d’Etretat que nous avons frôlées le dimanche, avant de repartir tirer un bord plus au large.

Les pastels accompagnants notre arrivée sur Le Havre, avec de magnifiques reflets sur l’eau devenue miroir avec le vent mollissant.

L’impressionnisme de Monet, peignant les falaises à partir des plages de Fécamp.

Le rose du soleil couchant se reflétant dans le port de Fécamp.

Le gris très foncé de ce grain qui aura le bon le goût de nous éviter.

Et puis le noir des marsouins croisant notre route vers Antifer.

Enfin la convivialité de deux équipages qui se retrouvent ensemble au port pour un repas en commun, en refaisant le match, ou plutôt la navigation !

A bientôt

Michel Latouche

 

Le week-end s'annonçait ensoleillé avec petit vent de sud ouest, tout pour être heureux.
Sur le quai, samedi matin, un équipier matinal de Sirénade embarque avec nous, un contretemps fâcheux obligeant le reste de l’équipage à ne prendre la mer que le soir.
Courseulles, station balnéaire, est propice à nous accueillir, d’autant que certains équipiers ne connaissent pas ce port de pêche.
Le courant et le vent nous portent rapidement à destination. Nous avons largement le temps d'aller jusqu’à Arromanches et de faire quelques manoeuvres pour le fun.Les caissons du débarquement se distinguent parfaitement en bord de côte.
Après un contact avec Sirénade, en route vers Deauville, rendez-vous est pris pour se retrouver dimanche midi près de Dives-sur-mer, au mouillage devant le casino de Cabourg.
Lady Vague s’amarre à couple de Sirénade et ça fait du bien de se retrouver rèunis en équipage, les deux bateaux serrés l'un contre l'autre comme pour se réconforter et mieux accepter les émotions du week-end. Echanges, partage, évocation de souvenirs.
Et puis, retour vers le port d'attache.Beau bord de spi que l’on prolonge pour le plaisir.
Le ciel est bleu, la chaleur est estivale, on est bien en mer.


Josette Delagarde

Photos Thierry Dupuis